A QUOI TIENNENT LES PROGRESDE LA SCIENCE.


J’ai quoi ? Cinq ans ? Six ? Ce qui me turlupine c’est de ne pas savoir faire la part des choses. Je ne sais pas faire la différence entre le vrai et le faux. Quel crédit donner aux événements. Faire le distingo entre l’info et l’intox. J’ai souvent des pistes, des présomptions, voir des débuts de preuve, mais jamais de flagrant délit. Rien d’irréfutable. Ca me tourmente, mais ne vois pas de solution. Tiens, par exemple, le Père Noël. « Bonsoir les petits enfants ! » Je reconnais bien un voisin de la rue qui transpire sous le déguisement, mais le doute subsiste, je me dis qu’une ressemblance est possible. A l’école, un grand de CM2 raconte qu’il connaît des prises de judo. Je vois bien qu’il fait des gestes désordonnés à la Claude François, mais, bénéfice du doute, je fais semblant d’avoir peur, on ne sait jamais. « Demain y a interro de géo avec Ballandier. ! » C’est des crosses ou faut réviser ? « Isabelle–de–la–Poste est amoureuse de toi ! » C’est du lard ou du cochon ? « Les jumeaux du bas sont allés à la rivière et ils ont vu une Sirène à la Grande Fosse. Une vraie. Même qu’ils ont essayé de l’attraper à l’épuisette. » Je ne sais pas quoi penser mais c’est con qu’ils avaient pas un appareil photo. Et ça continue comme ça. « Ta mère chausse du deux. » T’es sûr ? « Je te pisse à la raie avec une paille de 15 mètres de long. » 15 mètres ! Ca se peut ? « Les chinois marchent la tête à l’envers. » Là, je dis « Minute papillon ! » vu que dans Lucky Luke les chinois sont blanchisseurs et marchent à l’endroit comme tout le monde. Et puis un jour c’est comme si on avait les lunettes qui font voir la vérité toute nue à traver