AU THEATRE CE SOIR


– Nathalie ! je suis tellement heureux de passer ce week-end en tête à tête avec vous, loin des vicissitudes citadines et des contraintes professionnelles. Loin des regards moqueurs et des dossiers en retards, dans cette maison si paisible où vécut ma grand-mère. C’était une femme merveilleuse. Toute en nuances et en délicatesses. Une sorte de dépositaire de la sagesse populaire. Avec dans les yeux ce que des générations et des générations d’ancêtres y avaient déposé de bon sens et de tradition. Avec aussi à la bouche, quand l’horizon de mes certitudes semblait aussi sombre qu’une nuit sans lune, un mot réconfortant, une bienveillance, comme une douceur déposée dans le cartable de l’écolier pour l’heure de la pause. C’est ainsi qu’elle me disait souvent, mon petit Jean-Louis, une table n’est jamais trop grande pour ses amis tant qu’on trouve la nappe qui la recouvre. N’est-ce pas délicieux ?
_ La mienne ne m’a appris qu’une chose : me méfier des casses-couilles dans votre genre.